Voilà maintenant plus de 10 ans que Douarnenez est repéré comme l’épicentre de secousses électriques au groove ardent. Car c’est bien là, au cœur de la remuante Cornouaille, que fusionne l’alliage des Red Goes Black : les braises rougeoyantes d’une soul impétueuse éclairent le noir chromé des guitares, comme échappées d’un âge d’or du blues-rock. De sa baie quotidienne, le combo finistérien gardait toujours un œil vers le phare ouest, les vibes afro-américaines à l’horizon : la Stax de Memphis et la Motown de Detroit, le funk du bayou et le rock sudiste de grattes branchées sur pédale fuzz. Le rêve armoricain en somme, vécu sur deux premiers albums incandescents (I quit you dead city et Fire, d’ailleurs mixés aux États-Unis), relecture absolument moderne, à l’énergie contagieuse, d’une décennie musicale enchantée (1965 – 1975).
Deuxième extrait du nouvel album des Red Goes Black, Summer Night montre que le groupe n’a pas totalement délaissé les grooves sensuels de la soul. Avec ce morceau, ils prouvent une nouvelle fois que ces rythmes sont au cœur de leur ADN musical. Refrains à la mélodie imparables et grooves qui invitent à la danse, s’entremêlent pour illustrer cette nuit d’été brûlante et funky où résonnent les Isley Brothers, Betty Davis, Sly & the Family Stone ou encore Wilson Pickett.