Nils Frahm a quelque peu changé le paysage musical, réincarnant la figure séculaire du pianiste-compositeur pour une nouvelle génération de fans de musique instrumentale. Grâce au bouche-à-oreille, la popularité de Nils n’a cessé de croître, tout comme le profil de son instrument dans la culture pop. En 2015, il a même fondé le «Piano Day» avec une équipe d’amis partageant les mêmes idées, et publié plusieurs enregistrements de piano pour célébrer l’une des plus grandes inventions de l’humanité. Nils Frahm s’exprime à propos de cette journée en disant « qu’il n’y a pas de mal à célébrer le piano et tout ce qui l’entoure : les interprètes, les compositeurs, les facteurs de pianos, les accordeurs, les déménageurs et, surtout, l’auditeur ». Cette journée célébrant l’instrument a d’ailleurs lieu aujourd’hui !
Après avoir dévoilé son dernier et superbe album live, Tripping With Nils Frahm, enregistré lors d’une de ces mémorables prestations à la Funkhaus de Berlin en décembre dernier, il avait récemment dévoilé les titres O I End et About Coming And Leaving. Aujourd’hui, à l’occasion du « Piano Day », Nils Frahm dévoile un album surprise intitulé Graz.
Cet album inédit a été enregistré à Mumuth, l’université de musique et des arts du spectacle de Graz, en 2009 dans le cadre de la thèse Conversations for Piano and Room produite par Thomas Geiger, qui a reçu deux prix à la 127e convention AES de New York. Bien qu’à l’époque, il ait été décidé de conserver les enregistrements pour piano à queue des sessions de Graz et de se concentrer sur ses explorations pour piano à micro rapproché qui allaient devenir son album studio Felt en 2011, deux des pièces – notamment Hammers – ont survécu dans le cadre de ses concerts et ont été développées et réenregistrées dans le cadre de son album Spaces de 2013.
Graz est un moment hors du temps, au tout début de la révolution tranquille de Nils. Le génie essentiel est déjà évident : le langage harmonique du classique et l’immédiateté du jazz. Nils semble tirer chaque idée au fur et à mesure, doucement, pour ne pas effrayer la muse. Il décrit : « Parfois, quand on entend un piano, on peut penser qu’il s’agit d’une conversation entre une femme et un homme. En même temps, il peut faire allusion aux formes de l’univers et décrire l’aspect d’un trou noir. Vous pouvez produire des sons qui n’ont aucun rapport avec ce que nous pouvons mesurer. »
On vous laisse donc savourer cet opus voluptueux aux mélodies élégantes…
GRAZ S’ÉCOUTE ICI