Le duo Fergessen revient avec un nouvel album Far Est dont la sortie est prévue pour l’automne chez ECHOÏD/ MUSIKALOUEST
FERGESSEN, c’est Michaëla, David et leurs deux guitares. Deux voix, deux plumes, sous un même nom. Après la sortie de leur premier album, « Les accords tacites » en janvier 2011, ils choisissent la liberté et laissent Paris derrière eux pour écrire une nouvelle aventure folk-rock. Direction le Grand Est, le « Far Est », qui donne aujourd’hui son nom à leur nouvel album. « Far Est » qui, sortira à l’automne 2013, avec l’aide du public, nombreux à avoir soutenu ce projet musical bercé par la plateforme « KISS KISS BANK BANK ». Enregistré aux côtés de Julien Rousset (Batterie), Pierre Bernard (Basse), Stéphane Bonacci (Guitare électrique, Rhodes), Far Est, le nouvel album de FERGESSEN se laisse découvrir , parfait départ aux envolées futures.
FERGESSEN, écrivais-je juste après les avoir vus, c’est la rencontre d’un Dave Stewart aux faux-airs de Cantat et d’une Annie Lennox qui aurait mangé Aretha Franklin. C’est beaucoup en une seule fois, mais pas plus que l’effet qu’ils produisent sur scène : l’unisson parfait des deux voix et deux guitares mêlées, une pop-rock exigeante aux meilleurs accents d’un Marc Seberg, l’harmonie des textes et des mélodies que David et Michaëla ourdissent dans le calme de leur studio du Ban-de-Sapt.
Après « les accords tacites », un album réalisé par Lionel Gaillardin en 2011, le duo a choisi de quitter Paris et d’Attendre le bonheur dans l’autoproduction d’un « Far Est », deuxième album ciselé, variant entre l’anglais et le français sans se départir de ce qu’ils souhaitent tous les deux : donner du sens et du rythme à un texte par son interprétation. Quand ils s’emparent de « The Wind », de Stevenson – a-blowing all day long, that sings so loud a song – qu’ils en enregistrent une version acoustique devant une plaine des Vosges qui prend des airs d’océan de glace, on se dit qu’ils savent allier, comme en live, l’énergie des voix et du jeu et la sensibilité du thème. A Child’s Garden of Verses and Underwoods.
Le cache-cache ne dure qu’un temps, celui de l’arrivée sur scène et du fleuve de son qui en découle : Michaëla, Antianeira moderne, bras nus, chevelure lâchée, bracelet au biceps, prend l’auditoire à bras le corps, le charme et l’ensorcelle, ce qui revient au même. Mais David – heureusement pour lui – n’est estropié de nulle part et relève – avec un flegme qui n’a de britannique que la musique qu’il joue – le défi de la Belle.
Les guitares sont épileptiques et coordonnées, les amants jouent d’une ronde qui les aurait menés au bûcher, en d’autres temps. Ils auraient pu choisir l’Islande ou le Danemark (Aimer, dormir, encore aimer), ils ont pris les Vosges comme symbole d’une musique qu’il faut aller chercher mais dont on ne se relève pas sans être marqué au fer rouge. Fergessen, prononcé à l’allemande, c’est oublier ou s’emporter : aucune chance qu’on oublie, toutes qu’on le soit, emporté. Jusqu’au far, Far-Est.
Laurent Cachard.