Date / Heure
Date(s) - 25/03/2023
18 h 00 min - 21 h 00 min
Emplacement
Cité internationale universitaire
Catégories
Au profit de la création de jeunes artistes iraniens déracinés
www.bourse-sharifi.org
Samedi 25 mars 2023, 18 heures
Salon Honnorat
Cité internationale universitaire
17 Boulevard Jourdan, 75014 Paris
Billetterie
L’intégralité des recettes de ce spectacle exceptionnel servira à financer une résidence estivale de création destinée à des artistes iraniens déracinés.
Depuis plus de 3000 ans, les peuples du bassin civilisationnel iranien chantent l’équinoxe vernal dans le faisceau des antiques traditions de cette région. À la faveur de l’annuelle renaissance que nous promet la nature, couverte du blanc virginal des fleurs des cerisiers et de la baptismale humidité des étendues d’herbe soyeuses, l’association Gondishapour, engagée dans le rayonnement international de la culture persane, nous invite à un voyage dans l’intériorité de la contemplation poétique, alors que sous nos yeux le printemps tisse les premières ébauches de la rémanence du désir et de la vitalité.
« La saison verte », c’est ainsi que le poète franco-iranien Habib Sharifi nomme la résurgence diurne de la Nature, et qu’il intitule l’une de ses compositions, où il appelle avec chaleur son hirondelle délivrée de l’éclipse hivernale, qui prend son envol telle le Simorgh, ce phénix millénaire surgi du feuillage de l’Arbre du Savoir qui par sa présence annonce la bonne fortune, la fertilité et l’abondance. La saison verte, c’est l’éternel retour, l’épreuve gracieuse de ce qui était et s’impose inlassablement comme pour nous dévoiler la ténacité de racines que l’on croit fauchées, et rappelle à la permanence de ce qui nous définit malgré les entraves, la perte et l’exil.
Pour célébrer le nouvel équinoxe de printemps, alors que scintille encore la blancheur de Norouz, l’association Gondishapour nous convie à la représentation exceptionnelle des lauréats de la Bourse Habib Sharifi, rassemblés dans leur diversité et leur singularité pour la conception d’un spectacle en hommage aux vers de La saison verte. Une communauté hétéroclite de quatre jeunes artistes s’accorde à la sensibilité persane et à l’imaginaire oriental dans une floraison onirique faite de conte musical, de lied passionné, de cinéma contestataire et d’oraisons élégiaques, réunis dans une traversée commune et protéiforme du déracinement et du manque.
Comment extraire de cette amoureuse bagatelle la minéralité d’une identité iranienne qui tient à s’adresser au Monde ? Comment déployer depuis cette humble esquisse impressionniste une ambitieuse fresque transdisciplinaire ? Comment concilier enracinement dans le cœur du matériau originel et impétueuses velléités de liberté artistique ? Comment proposer la singularité de son univers tout en s’imprégnant d’une sensibilité tutélaire ? Ce sont là les inéluctables problématiques auxquelles furent confrontés les épatants lauréats de la Bourse Habib Sharifi dans la perspective de leur adaptation scénique de La saison verte.