Du fond de l’obscurité, du cœur d’un étrange silence surgit une douce mélopée attirant notre attention puis, très vite, presque sans prévenir, quelques notes agressives viennent transpercer nos tympans envoûtés, merveilleux véhicules pour une voix sur le fil qui tour à tour nous caresse ou libère notre folie. Quelques os cassés méritaient bien que Nika Leeflang nous enveloppe dans son doux piège sonique, nous prenant par la main avec délicatesse avant de laisser les riffs de guitare venir déclencher une tempête dans nos têtes et nos corps, transformant la douce mélancolie du moment d’avant en irrésistible envie de tout casser, en grâce euphorique seule capable de nous rendre libre de toutes entraves.
Quelques notes saturées qui en appellent autant au stoner qu’au rock alternatif ou au grunge et inscrivent « Broken Bones » dans la famille, déjà fort bien fréquentée, des brûlots imaginés, entre autres, par Sonic Youth ou Garbage, et, entre calme et furie, le transforment en bande-son idéale pour une longue virée sauvage sur les routes surchauffées de notre quotidien enfin délivré de tout filtre social. De quoi nous donner envie de nous échapper avec Nika Leeflang de nos jours aux allures de « Bad Sunday » permanent pour un road-trip rock et sensuel, chevauchant ce missile sonique dont le seul objectif est de secouer le corps et l’esprit…