En se frayant un chemin dans un monde où des prix sont décernés pour aller à l’encontre des normes de beauté conventionnelles et transformer les chiens en objets d’art vivants et flamboyants, Deacon a développé une affinité pour ces toiletteurs créatifs – ou selon lui ces artistes folkloriques. « Pour moi, Well Groomed, c’est être un artiste qui fait de l’art que l’on trouve beau et fascinant, tout en vivant dans un monde où peu de gens partagerait cet avis et tout en sachant que ceux qui ne font pas partie de cette petite communauté pourraient se moquer ou condamner cet art. J’ai été très heureux de trouver cette voix artistique et une communauté avec laquelle la faire grandir », raconte Deacon. La réalisatrice Rebecca Stern ajoute : « Une partie de l’âme du film réside en ce mélange entre la réalité et la fantaisie – entre l’art de ces femmes, leurs espoirs, leurs chiens et la réalité de leur vie quotidienne. La musique de Dan fait exister cette ligne d’une manière vibrante et inattendue ».
Le ton léger et le sujet optimiste de Well Groomed offrent à Deacon l’occasion de composer avec des tons plus enjoués et une instrumentation organique que l’on retrouve rarement dans son travail. Mettant de côté le piano numérique et la batterie robotisée qui sont au cœur de Mystic Familiar, Deacon a ici choisi de collaborer avec un quintet talentueux de musiciens improvisateurs, certains figurant déjà sur la discographie de Deacon : le pianiste M.C. Schmidt du duo expérimental Matmos, le vibraphoniste Rich O’Meara et le guitariste Steve Strohmeier. Deacon a enregistré les musiciens individuellement afin de séparer et recomposer chaque séquence d’un instrument comme un sample.
Tout comme le documentaire, la musique originale de Well Groomed évoque un échantillon éclatant d’Americana, débordant de fourrures tressées aux couleurs de l’arc-en-ciel et de la grande spontanéité des chiots.