Se confronter à son passé ne se termine pas toujours par une explosion de feu – parfois, l’acceptation a la force tranquille de l’eau, Becca Mancari le sait. C’est pourquoi elle a choisi de nommer son nouvel EP qui sortira le 19 mars, Juniata, d’après la rivière rurale de Pennsylvanie où elle a passé une grande partie de son enfance. Dans cet opus, elle retourne dans son passé au sens propre comme au sens figuré, en jetant une nouvelle lumière sur une sélection de certains de ses morceaux les plus obsédants de son deuxième album. Sorti en juin dernier, The Greatest Part, acclamé par la critique, est une collection de pop indie pointue, faussement optimiste, qui explore l’expérience de Becca, qui a grandi dans un foyer chrétien fondamentaliste. Elle s’est donc réunie avec le producteur Zac Farro (Paramore, HalfNoise), autour du piano à queue dans son studio, avec ses compagnons d’orchestre Juan Solorzano et Caleb Hickman, pour retravailler certaines chansons. Les arrangements qui en résultent mettent la voix de Becca Mancari au premier plan, laissant une place à ses paroles incisives pour qu’elles résonnent parmi des touches et des guitares éparses. S’exposer n’est pas facile, surtout quand le monde entier regarde. Mais alors que Becca se révèle avec assurance, on a l’impression qu’elle ne se sent plus aussi boulversée qu’avant !