AVEY TARE : Nouvel album ‘7s

Vous vous rappelez comment c’était au printemps 2020 ? Ne sachant pas comment réagir, nous étions nombreux à errer dans nos intérieurs pour trouver de nouvelles obsessions ou céder à celles qui nous étaient familières, sans être distrait par quoi que ce soit d’autre. Chez lui, dans les bois à l’est d’Asheville, en Caroline du Nord, Avey Tare a suivi cette dernière voie, s’enfermant dans son home studio pour trier les chansons qu’il avait écrites et enregistrées avec des amis il y a bien longtemps – Time Skiffs d’Animal Collective, bien sûr, leur étonnant document de créativité collégiale. Il y travaillait souvent 12 heures par jour, peaufinant les mixages seul. À l’automne, c’était fini, alors que faire ensuite ? Comment Avey pourrait-il s’occuper dans son studio cozy ? La réponse est devenue 7s, son quatrième album solo (et le premier en quatre ans), un voyage enchanteur sur le terrain de jeu de son imaginaire. Mais il n’allait pas le faire seul.

Au cours de la première semaine de janvier 2021, Avey a commencé à se rendre régulièrement aux Drop of Sun Studios de son ami Adam McDaniel pour donner du corps, de la chair et des couleurs aux démos squelettiques qu’il avait faites à la maison. Ils se sont d’abord tournés vers « Hey Bog », un morceau qu’Avey avait bricolé quelques années plus tôt. La méditation électronique inquisitrice – tous les petits pops percussifs et les textures surréalistes au début – se transforme lentement en un joyau sur l’abandon du cynisme et l’acceptation du monde. On a l’impression qu’il s’agit d’une carte qui présente les nouvelles possibilités qu’offre la vie, résumée en neuf minutes passionnantes. L’intrigue de 7s était donc prête : une collaboration confiante, intuitive et exploratoire entre amis, après un hiver sans tout cela.

Si Animal Collective a toujours été défini par son charmant mystère, Avey Tare s’abandonne à une intimité et une candeur nouvelle avec 7s. Prenez « The Musical », une boule rebondissante de synthés et de guitares wah-wah qui est une réflexion sur ce qui attire un individu vers le son et comment le fait de transformer cette vocation en profession peut en altérer la source. « J’entends les montagnes chanter », répond-il avec un sourire audible, en peignant une carte postale de sa maison, « et je crois vraiment qu’elles pourraient le faire pour toujours ». Les obligations mises à part, il réalise qu’il s’agit d’un amour qui se renouvelle, la source étant aussi captivante qu’elle l’était la première fois. Il conclut ce chant d’amour sans artifice pour tout ce qui existe : « Avez-vous déjà ressenti une chose et su que c’était ce que vous ressentiez depuis le début ? ».