« Torrent d’amour »,جوشِشْ عٰشق , une vidéo de Reza Dehghan (2022)

Annoncée par la publication d’un trailer en avril 2021, la vidéo Torrent d’amour, illustrant le titre Caravane, extrait de l’album Sounds Of Ancestors (mars 2021), a paru ce 20 juillet 2022. Nous y avons jeté un œil et vous livrons nos ressenti et impressions.

Le 24 décembre dernier, nous mettions en ligne les quelques pages que nous avions consacrées à la critique de Sounds Of Ancestors, une collaboration entre  Anousha Nazari et Jeyran Ghiaee[1]. Nous y évoquions Caravane, plage angulaire de l’album, en ces mots :

« Dans une Caravane, nous rencontrons (…) Saadi en compagnie d’André Hossein, le père du réalisateur et metteur en scène, bien connu de nous Français. C’est une mélodie aux notes et aux harmonies cristallines qui s’écoule lentement sur un peu moins de quatre minutes, tout juste remarque-t-on les quelques soubresauts joués en introduction, un peu plus tard répétés au milieu de la composition, sans que l’apparente pesanteur du morceau s’en trouve comme bouleversée. L’impression s’en trouve même renforcée par le chant, certainement l’une des plus jolies et efficaces prestations présentes sur le disque. Un moment des plus expressifs et poignants, où le dialogue entamé par les deux musiciennes est à son meilleur,  et très idéalement placé au cœur même de cet opus. Un détail bien sûr, mais qui n’est peut-être pas anodin, son efficacité s’en trouvant comme renforcée. Une chanson qui se verra prochainement accompagnée d’une vidéo réalisée par Reza Dehghan, à la sortie annoncée depuis quelque temps déjà. »[2]

C’est donc ce 20 juillet, et sous le titre Torrent d’amour, que ce clip a été dévoilé. Comme évoqué plus tôt, la direction et la réalisation globale du projet sont dues à Reza Dehghan.  Entrepreneur, réalisateur et producteur, il est impliqué dans la création de sociétés et de services, notamment la société de production Pixflow (qui a assuré le montage de la vidéo et sa production, conjointement avec Gondishapour) ou la plateforme Postpace.io. L’homme a aussi œuvré en tant que photojournaliste. La direction artistique est à mettre au crédit d’ Ahmad Parsa et la coordination de l’ensemble de la production à celui de Sina Abedi.

La vidéo s’ouvre sur un court texte poétique de Saadi de Shiraz, traduit et librement adapté en français par Rambod Daghigh. Un texte faisant directement écho au texte chanté, répondant et prolongeant cette amère évocation mystique de la perte de l’être aimé(e) et de laquelle une note d’espoir, malgré tout, se fait jour :

 

« Laisser partir cette âme fuyante

Et s’offrir au néant

A ce désert qui hante

Fuir la vanité de nos doutes

Ne dire que le silence

Pour que l’on ne voie jamais

L’aube de cette nuit de quiétude. »

 

Les images révèlent une mise en scène plutôt soignée , sobre et épurée, aux plans tirant parti de la lumière et des contrastes. De cet ensemble se dégage une atmosphère, une ambiance qui sied au son du piano, au chant et formant un écrin parfait  pour la danseuse Hava Hudry (ici créditée « Hava A »). Visuellement, c’est évidemment la présence de cette dernière qui s’impose et que d’aucuns retiendront dans un premier temps. Certains, peut-être, verront dans ces mouvements comme une allégorie suggestive, une mise en abyme non dépourvues d’expressivité.

Une vidéo réussie et qui met fort joliment en valeur l’un des plus beaux titres tirés de l’album Sounds Of Ancestors.

Xavier Fluet @GazetteDeParis

[1] Xavier Fluet, « Anousha Nazari & Jeyran Ghiaee, Sounds Of Ancestors »,  La Gazette De Paris, 24/12/2021. Lien : https://www.lagazettedeparis.fr/critique-musicale-anousha-nazari-jeyran-ghiaee-sounds-of-ancestors-2021/

[2] Id.

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