Boulet d’l’Art et Essai de BT93

Après la sortie de son album en juin dernier, BT93 est de retour avec un nouveau titre, Le Boulet d’l’Art et Essai.
C’est une nouvelle chanson composée en 2020. Légèrement autodérisoire, le texte se moque avec tendresse d’un certain milieu du cinéma d’auteur que BT93 a fréquenté et qui va faire l’objet d’un futur album.
Réalisée par Yannick Dangin-Leconte (comme les 3 précédents clips), la vidéo du Boulet d’l’Art et Essai mêle poésie, humour et douceur, un peu à la manière d’un Pierre Etaix ou d’un Jacques Tati. BT93 y figure d’ailleurs avec un imperméable beige.
L’album de BT93 regroupe des titres enregistrés entre 1989 et 1994. Trente ans plus tard, le disque sort enfin, coproduit par Frédéric Lo en impliquant des musiciens additionnels (Marcello Giuliani à la basse slap et Patrick Goraguer à l’orgue Hammond et aux percus).
Pour regarder  le clip du Boulet d’l’Art et Essai :
https://youtu.be/SRtsuS2AMaI
Tel un Sixto Rodriguez de l’ère industrielle, BT93 sort du placard en 2020, un peu par hasard. Des chansons, composées entre 1989 et 1994, s’invitent sur les dancefloor des soirées branchées, sans que l’on sache vraiment d’où elles viennent… Les jeunes s’en emparent, fascinés par leur son “vintage”, les quinquados s’en délectent de chorégraphies “d’époque” et chacun bouge son corps sur un message, on ne peut plus actuel, celui de la critique d’un capitalisme sauvage et absurde.
“La hiérarchie chie” crache le monde du travail, un quotidien que le jeune BT93 des années 90 raconte en musique, seul dans sa chambre la nuit, après ses heures de costard-cravate. Jeune cadre désabusé qui drague le soir sans trop y croire, il compose avec des synthés devenus des références aujourd’hui, Ensoniq ESQ1, TX7, TR707, Korg 01W, envoie ses cassettes aux labels indés, rêvant un jour de s’échapper de cette vie. Boucherie Production, lui répond, pas bien caca ! Et les années passent…
Mais voilà, ces chansons ne veulent pas disparaître. Tel les albums posthumes ou les correspondances cachées dans le fond du grenier, elles ne veulent pas crever. Elles sont la révolte avant la fatalité, le dernier sursaut vital avant la vie d’adulte.
A force de tourner sur les platines d’inconnus, elles sont devenues cultes. Et quelques malins ont enquêté pour retrouver ce fameux BT93. Il est devenu entrepreneur, sérieux, à l’aise dans sa vie d’adulte, quand les fans viennent le chercher. Il leur répond, pas bien caca ! Et puis, le souvenir du rêve l’empêche de dormir. BT93 existe avec ou sans lui. Selon la rumeur, il aurait tout plaqué, le costard, la cravate et la montre. Il reste anonyme, mais accepte la diffusion de ses chansons sur les plateformes numériques. Elles n’en ont pas fini avec lui.
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